Après Rio 2016, en route pour les JO de Tokyo 2020 !
Au terme de leurs traditionnelles deux semaines de compétition, les Jeux Olympiques 🏅 de Rio 2016 se sont achevés avec la cérémonie de clôture ce dimanche 21 août.
Résultats du Japon au Brésil
Le Japon atteint cette année la 6ème place du classement général, juste devant la France avec 41 médailles raflées (l'archipel était arrivé 11ème à Londres en 2012, avec 38 médailles) :
- 12 en or
- 8 en argent
- et 21 en bronze
La moisson des médailles d'or japonaises se répartit de la sorte :
- 4 en lutte
- 3 en judo
- 2 en natation et gymnastique
- 1 en badminton
Les sportifs nippons les plus médaillés ont été :
- Kohei Uchimura en gymnastique (2 médailles d'or)
- Kosuke Hagino en natation (3 au total : 1 de chaque)
- Kenzo Shirai en gymnastique (2 médailles : or et bronze)
Faits marquants de la compétition nipponne
En judo, Hisayoshi Harasawa a perdu en finale face à Teddy Riner, emportant ainsi la médaille d'argent.
Au rugby à 7, le Japon a créé la surprise en éliminant la France en quart de finale sur le score de 12 à 7. Au terme du tournoi, le Japon est finalement arrivé quatrième en s'inclinant face à l'Afrique du Sud lors du match pour la médaille de bronze. Rappelons que la prochaine Coupe du Monde de rugby à XV se déroulera sur l'archipel en 2019.
En lutte, Kaori Icho a remporté son quatrième titre olympique consécutif (2004, 2008, 2012 et maintenant 2016) ; elle est la première femme à réussir cet exploit. La lutte libre féminine a d'ailleurs été largement trustée par les Japonaises qui raflent l'or dans 4 catégories : -48, -58 , -63 et -69kg.
En athlétisme, les jeunes du 4 x 100m masculin ont créé la surprise avec l'argent, juste derrière la Jamaïque.
En gymnastique, les hommes menés par Kohei Uchimura ont enfin décroché le titre par équipe devant la Russie et la Chine.
En natation, le Japon détrône les Etats-Unis invaincus depuis 1996 sur le 400 mètres quatre nages, grâce à Kosuke Hagino.
Enfin à la perche, Hiroki Ogita a fait largement réagir les réseaux sociaux, moins pour ses prouesses sportives que pour une vidéo le filmant lors d'un saut raté dont la cause (maillot ou "attribut") fait toujours polémique !
L'incroyable teaser !
Le Japon a frappé fort et surpris de nombreux spectateurs lors de la cérémonie de clôture au stade Maracana, dans une représentation ambiancée par l'artiste Shiina Ringo.
Sa charnière a pris la forme d'une courte mais magnifique vidéo promotionnelle qui se laisse découvrir :
En décor pour les athlètes, bien sûr, les monuments iconiques de la capitale japonaise : Shibuya et Shinjuku, la SkyTree et la Tokyo Tower, le Shinkansen 🚅, la mairie et la gare de Tokyo, le Senso-ji d'Asakusa, ou encore le Rainbow Bridge vers Odaiba (cœur des JO sur la baie).
Bien entendu, les sacro-saintes mascottes étaient de la partie elles aussi : Doraemon, Hello Kitty, Captain Tsubasa (Olive et Tom) et Pac-Man ont notamment prêté la main.
Mais le clou du spectacle a certainement été le bref, quoi qu'hilarant cosplay Mario du Premier Ministre Shinzo Abe en personne. Pas toujours apprécié politiquement par ailleurs (pour ses positions pro-nucléaire ou réformistes de la constitution pacifiste), il faut malgré tout lui reconnaître un décalage tout japonais qui a su créer le buzz et montrer un côté insolite du "Cool Japan" encore méconnu hors de ses frontières.
La version longue de la performance (~10 minutes) est disponible ici.
Perspective et arguments de Tokyo
Évidemment, les yeux sont donc désormais tournés de l'autre côté du globe : vers Tokyo dont on sait depuis bientôt trois ans qu'elle emboîtera le pas de Rio dans quatre ans. Les Japonais ne s'y sont pas trompés en proposant tout au long de la compétition brésilienne la "Japan House", un pavillon vitrine pour promouvoir leur communication.
Comme pour ceux de 1964 qui avaient littéralement transformé le Japon (à commencer par le Shinkansen), les JO de 2020 auront pour conséquence d'accélérer et mettre en valeur les changements initiés par différentes strates de la société japonaise ces dernières années.
Parmi les avantages notables, on peut citer :
- Le trafic routier moins bouché qu'à Rio, couplé à un système de transports publics extrêmement efficace et mondialement reconnu.
- La pollution moindre : rappelons que Tokyo a banni le diesel dans les années 1990 ; par ailleurs des efforts sont entrepris par les compagnies aériennes et routières pour diminuer nettement leur empreinte carbone (beaucoup d'yeux sont ainsi braqués sur la voiture à hydrogène).
- La sécurité avec une criminalité extrêmement faible : 0,22‰ au Brésil contre 0,01‰ au Japon (l'agence de presse Jiji signalait d'ailleurs 9 viols de Japonaises à Rio lors de la première semaine des Jeux).
- Les infrastructures modernes bien au-delà de la zone olympique : innovations notamment avec le réseau 5G et l'ultra-haute définition en 8K, taxis sans chauffeur...
- L'hospitalité à la japonaise (omotenashi) : les athlètes et leurs supporters bénéficieront naturellement d'un accueil et d'un service irréprochables.
Mais l'évènement ne manquera pas d'attirer l'œil également sur certains inconvénients inhérents à Tokyo, pourtant parfois peu maîtrisables :
- La chaleur et humidité de l'été japonais, difficiles à contrecarrer en plein mois d'août, complétés par des typhons qui se font puissants en cette période.
- La barrière de la langue : le Japon travaille sur cette question afin de proposer des traducteurs de langue automatique en temps réel et a déjà commencé à changer ses panneaux.
- Le coût et la disponibilité des hébergements : le gouvernement est en train de légiférer sur le cas d'Airbnb afin de renforcer son offre officielle.
Enfin, la ville tâchera de faire oublier ses déboires de démarrage, en particulier des coûts pharaoniques que la nouvelle gouverneure souhaite s'attacher à rendre plus transparents. Yuriko Koike succédait ainsi fin juillet à Masuzoe Yoichi, poussé à la démission de son poste 📮 après un lourd scandale financier. Pendant ce temps, le budget des 32èmes Jeux Olympiques est, lui, toujours en révision.
À Tokyo 2020, le Japon rêve déjà du podium au classement des médailles.