Hina Matsuri
đ La fĂȘte des petites filles et du printemps au Japon
Hina Matsuri est une fĂȘte traditionnelle japonaise cĂ©lĂ©brĂ©e le 3 mars par les familles qui comptent au moins une petite fille parmi leurs membres, quel que soit son Ăąge. Ăgalement dĂ©nommĂ©e "fĂȘte des poupĂ©es" ou "fĂȘte des filles", ce qui Ă©tait au dĂ©part un rituel pour protĂ©ger les enfants du foyer et sâassurer de leur bonne santĂ© est devenu une journĂ©e annonciatrice de lâarrivĂ©e du printemps.
Hina Matsuri đ est Ă©galement appelĂ©e "fĂȘte des fleurs de pĂȘcher" (æĄăźçŻć„ momo no sekku) : le pĂȘcher est en effet rĂ©putĂ© capable de repousser les dĂ©mons et son fruit est symbole de longĂ©vitĂ©. La date de la fĂȘte correspond au dĂ©but de la floraison des pĂȘchers, Ă la fin fĂ©vrier pour les plus prĂ©coces.
La journĂ©e du 3 mars est l'une des cinq fĂȘtes sekku (çŻć„) marquant le passage des saisons, avec :
- le 1er janvier (nouvel an) ;
- le 5 mai (Kodomo no hi, le jour des enfants) ;
- le 7 juillet (Tanabata đ, la fĂȘte des Ă©toiles) ;
- et le 9 septembre (Kiku no sekku, la fĂȘte des chrysanthĂšmes).
Ces dates, aux chiffres impairs identiques pour le jour et le mois, étaient réputées des jours fastes et marquées par des célébrations et la consommation de mets spéciaux.
Ă lâĂ©poque oĂč cette fĂȘte a commencĂ© Ă se dĂ©velopper, durant lâĂ©poque de Heian, le mot hina (ăČăȘ, aussi prononcĂ© hiina ăČăăȘ) dĂ©signait les petites poupĂ©es de papier, de terre ou de bois avec lesquelles jouaient les petites filles. "Jouer Ă la poupĂ©e" (hiina asobi ăČăăȘéăł) Ă©tait comme aujourdâhui une des occupations favorites des fillettes. Les linguistes chevronnĂ©s auront remarquĂ© que hina s'Ă©crit frĂ©quemment avec le caractĂšre é, qui signifie "poussin" et est homophone de hina signifiant "poupĂ©e". AccolĂ© Ă un autre caractĂšre, il lui donne la connotation de "chose petite et mignonne". Avec la popularisation de la fĂȘte du printemps et lâutilisation de reprĂ©sentations humaines dans ce cadre, la fĂȘte est devenue celle des "poupĂ©es mignonnes" (hina ningyo ăČăȘäșșćœą ou éäșșćœą).
Quelles sont ses origines ?
La fĂȘte des poupĂ©es actuelle consiste Ă exposer des poupĂ©es prĂ©cieuses, sur un prĂ©sentoir en forme dâescalier ou hina dan (ăČăȘćŁ), couvert dâun tissu rouge (dankake æź”æ) et dĂ©corĂ© de branches de pĂȘcher, de cerisier đž ou dâoranger Tachibana. La forme actuelle de Hina matsuri remonte Ă lâĂ©poque dâEdo (1603-1868). Cette fĂȘte et ses poupĂ©es Ă©taient initialement cĂ©lĂ©brĂ©es Ă la cour impĂ©riale et dans le milieu aristocratique, mais au XVIIIe siĂšcle, cette tradition sâest rĂ©pandue dans tout le Japon, dâabord dans les familles de guerriers, puis au reste de la population.
Plusieurs racines, parfois concomitantes, sont recensées :
- Lâorigine de cette fĂȘte remonterait Ă lâĂ©poque de Heian (794-1185) oĂč, dans le cadre des rites shinto, on attribuait aux figurines de forme humaine le pouvoir dâabsorber le malheur et les impuretĂ©s des hommes. Ainsi, les courtisans offraient des poupĂ©es Ă la famille impĂ©riale, en particulier des reprĂ©sentations de petites filles aux princesses, afin que les poupĂ©es rĂ©cupĂšrent les malheurs et les impuretĂ©s de ceux qui les recevaient ;
- Une autre source du rituel Hina Matsuri proviendrait Ă©galement dâune coutume ancienne pratiquĂ©e Ă Kyoto : le Nagashi bina (æ”ăé) ou "poupĂ©es flottantes". Des poupĂ©es de paille Ă©taient dĂ©posĂ©es sur un petit bateau mis Ă la riviĂšre. Les navires miniatures descendaient ensuite jusqu'Ă la mer pour emporter les mauvais esprits et les malheurs au loin. Dans le cadre de ces rites purificatoires, les poupĂ©es Ă©taient vĂ©nĂ©rĂ©es pour leur action protectrice ;
- On Ă©voque Ă©galement lâassociation dâun rite de purification utilisant des feuilles de papier en forme d'ĂȘtre humain (hinagata ăČăȘćœą) et de la tradition dâoffrir des poupĂ©es aux enfants. Câest devenu par la suite une fĂȘte dont le but Ă©tait de souhaiter le bonheur des filles.
Une fĂȘte qui a connu plusieurs Ă©volutions
La date de cette fĂȘte a Ă©tĂ© modifiĂ©e Ă lâĂšre Meiji (1868-1912), pendant laquelle le Japon a officiellement adoptĂ© le calendrier grĂ©gorien. Le calendrier lunaire en vigueur Ă lâĂ©poque dâEdo plaçait la fĂȘte au troisiĂšme jour du troisiĂšme mois, ce qui reviendrait Ă un Hina Matsuri en avril dans le calendrier actuel. Lâinfluence de cet ancien calendrier se reflĂšte encore aujourdâhui dans certaines rĂ©gions du nord du pays, dont le Tohoku et le Hokuriku qui ont tendance Ă fĂȘter Hina matsuri le 03 avril. Ces rĂ©gions Ă©tant souvent trĂšs froides et enneigĂ©es, le printemps y est plus tardif, et une date en avril convient davantage Ă leur rĂ©alitĂ©.
Ă lâĂ©poque d'Edo, Hina Matsuri Ă©tait aussi fortement liĂ©e Ă Kiku no sekku, la fĂȘte du chrysanthĂšme, le neuviĂšme jour du neuviĂšme mois, oĂč les poupĂ©es Ă©taient ressorties pour lâoccasion. Le chrysanthĂšme est le symbole de la famille impĂ©riale, mais aussi du disque solaire et Ă©voque la longĂ©vitĂ©. Cette date n'est quasiment plus cĂ©lĂ©brĂ©e aujourd'hui.
Câest aussi pendant la seconde moitiĂ© de lâĂ©poque dâEdo que lâhabitude de reconstituer prĂ©cisĂ©ment des costumes de la cour de Heian pour les poupĂ©es sâest formĂ©e et rĂ©pandue. On assiste Ă la naissance du style de poupĂ©es kokinbina (ć€ä»é "poupĂ©es intemporelles") fabriquĂ©es Ă Edo pendant la pĂ©riode du mĂȘme nom et aux atours caractĂ©ristiques.
Les décorations de Hina Matsuri faisaient partie de la dot des jeunes filles en vue du mariage, le nombre de poupées et de leurs accessoires manifestant ainsi la richesse de sa famille.
Quelles sont les caractéristiques actuelles de cette célébration ?
Dâabord pratique aristocratique, la fĂȘte sâest aujourdâhui largement dĂ©mocratisĂ©e. Les familles exposent les poupĂ©es reprĂ©sentant lâempereur et lâimpĂ©ratrice, respectivement O Dairisama (ăć èŁæ§) et Ohinasama (ăéæ§), ainsi que les membres de la cour impĂ©riale, dames de la cour et musiciens, dans une disposition codifiĂ©e qui peut varier selon les rĂ©gions du Japon. De la fin du XVIIIe siĂšcle au Bakumatsu (1853-1868), le nombre de poupĂ©es accompagnatrices a progressivement augmentĂ©, avec lâadjonction du rang des kanjo (ćźć„ł), des zuishin (éèș«), et des shicho (ä»äž). Quoi quâil en soit, le couple impĂ©rial est toujours disposĂ© au sommet et au centre de lâestrade, et sa seule prĂ©sence peut reprĂ©senter lâensemble.
L'ensemble constituĂ© des poupĂ©es, de leur prĂ©sentoir et de leurs accessoires est appelĂ© hina kazari (ééŁŸă). Dans une configuration classique, il comprend :
- Le couple impĂ©rial, composĂ© de lâempereur et de lâimpĂ©ratrice. Cette paire de poupĂ©es est dĂ©nommĂ©e dairibina (ć èŁé "poupĂ©es du palais"). Elles sont placĂ©es cĂŽte Ă cĂŽte au sommet de lâestrade, chacune sur un petit tatami colorĂ© ungenberi (çč§çčçž), rĂ©servĂ© aux membres de la famille impĂ©riale. Lâempereur porte un vĂȘtement de cĂ©rĂ©monie sokutai (æ枯) et un couvre-chef nommĂ© kanmuri (ć ), il tient un sceptre shaku (çŹ) et arbore un sabre court tachi (ć€Șć). La figure fĂ©minine, tenant un Ă©ventail, est parĂ©e du "vĂȘtement Ă 12 couches" junihitoe (ćäșć) et sa coiffure est ornĂ©e dâun ensemble de peignes hirabitai (ćčłéĄ) et saishi (é”ć) ;
- San nin kanjo (äžäșșćźć„ł), les "trois Dames de la Cour", sur la seconde marche, reprĂ©sentent les femmes au service du Palais. De gauche Ă droite, leurs attributs sont : un pichet Ă sakĂ© en mĂ©tal, un plateau et une louche en mĂ©tal pour servir le sakĂ©. Le personnage central assis se place au sommet de la hiĂ©rarchie de ses compagnes ;
- Go nin bayashi (äșäșșćć), les "cinq Musiciens", sur la troisiĂšme marche, reprĂ©sentent des musiciens de NĂŽ, avec leurs instruments ou leurs spĂ©cialitĂ©s : le narrateur utai (èŹĄ) se reconnaĂźt Ă son Ă©ventail, il est accompagnĂ© du flĂ»tiste, et des trois joueurs de tambours ;
- Zuijin ou Zuishin (éèș«), au quatriĂšme rang, sont les gardes du corps de lâempereur. Ils sont deux, armĂ©s dâarcs et de flĂšches. Lâun est un homme ĂągĂ©, lâautre un homme jeune ;
- Shicho (ä»äž), les "fonctionnaires du palais" (quelques fois des guerriers) sont trois personnages masculins au cinquiĂšme rang, munis dâombrelles en vue de protĂ©ger lâempereur des Ă©lĂ©ments, et dâun petit plateau de nourriture dans le Kanto. Dans le Kansai, ils arborent plutĂŽt des ustensiles de nettoyage : balai, pelle, rĂąteau, symbolisant leur charge de la propretĂ© du palais. Ils reprĂ©sentent trois Ă©motions : la colĂšre, la tristesse et la joie.
Les formes adoptĂ©es, coiffures et costumes peuvent varier Ă©normĂ©ment en fonction des rĂ©gions, des fabricants, voire des goĂ»ts et de la mode. En gĂ©nĂ©ral, le couple impĂ©rial est toujours au centre de la composition, mis en valeur par des paravents miniatures et des Ă©lĂ©ments dĂ©coratifs Ă©voquant la richesse de la cour. Les rangs du bas peuvent accueillir de petits prĂ©sentoirs pour recevoir les offrandes rituelles, et des accessoires pour les poupĂ©es : miniatures de miroirs, de jubako (boites Ă bento đ± haut de gamme), ou des accessoires pour la cĂ©rĂ©monie du thĂ©.
Ces poupĂ©es, souvent trĂšs Ă©laborĂ©es et fabriquĂ©es en matiĂšres prĂ©cieuses (porcelaine, soie, etc.) Ă©tant trĂšs onĂ©reuses, se transmettent gĂ©nĂ©ralement au sein de la famille. Il arrive aussi frĂ©quemment quâon offre une nouvelle poupĂ©e Ă la naissance dâune petite fille pour agrandir la collection. Toutefois, en raison du coĂ»t et de lâencombrement, de nombreuses familles se contentent de conserver et dâexposer uniquement le couple impĂ©rial, voire seulement la figure de l'impĂ©ratrice. Une collection moyenne comprend en gĂ©nĂ©ral une quinzaine de poupĂ©es.
Ă dĂ©faut de poupĂ©es traditionnelles, on peut symboliser le couple impĂ©rial en utilisant des kokeshi ou des figurines en origami. Certaines rĂ©gions perpĂ©tuent le rite du nagashi bina en mettant Ă lâeau des poupĂ©es placĂ©es dans un panier plat en osier leur permettant de flotter Ă la dĂ©rive.
Comment se déroule Hina Matsuri aujourd'hui ?
La fĂȘte consiste Ă dĂ©corer la maison en disposant le prĂ©sentoir hina dan et ses poupĂ©es quelques jours avant la date. Le 03 mars, on les dĂ©core de fleurs de pĂȘcher et on y dispose des offrandes. Câest un jour oĂč on rassemble les enfants et oĂč on dĂ©guste des plats traditionnels. Les petites filles, parĂ©es dâun kimono đ Ă manches longues, vont prier au sanctuaire en famille et reçoivent des cadeaux.
Au Japon, pas de cĂ©lĂ©bration sans mets dĂ©diĂ©s, la nourriture servie pour Hina Matsuri s'appelle hina ryori (éæç), et c'est un ensemble de spĂ©cialitĂ©s saisonniĂšres que lâon trouve aussi dans les grands magasins. Ces plats constituent Ă©galement les offrandes traditionnelles faites ce jour-lĂ et disposĂ©es au pied de l'hina dan. On dĂ©gustera :
- Des Hishi mochi (è±é€ ), prĂ©paration Ă base de riz gluant en forme de losange. Ses trois couleurs symbolisent le dĂ©but du printemps : blanc pour la neige ou la brume, vert pour les bourgeons et rouge (ou rose) pour les fleurs de pĂȘcher ;
- Des Hina arare (éăăă), dans le Kanto ce terme dĂ©signe des crackers de riz sucrĂ©, et dans le Kansai de petits morceaux de mochi sucrĂ©-salĂ©s ou salĂ©s. Leurs couleurs, rose, vert, jaune et blanc sont censĂ©es reprĂ©senter les saisons ;
- Un chirashi-zushi (ăĄăă毿ćž), plat de riz donburi garni de diverses sortes de poissons crus, de lĂ©gumes, accompagnĂ© de feuilles de colza en branches assaisonnĂ©es Ă la sauce de soja, et de soupes claires, agrĂ©mentĂ©es de praires ou de palourdes ;
- Enfin un verre de sakĂ© sucrĂ©, le shirozake (çœé ) est proposĂ© aux invitĂ©s.
Les poupĂ©es peuvent ĂȘtre installĂ©es en dĂ©coration quelques jours avant la fĂȘte, mais la coutume exige quâon les range immĂ©diatement Ă la fin de la journĂ©e pour ne pas compromettre les chances des filles de la maison de se marier un jour. Cette lĂ©gende du risque de mariage tardif sâest dĂ©veloppĂ©e au dĂ©but de lâĂšre Showa (1926-1989), mais si l'on sâen tient Ă lâancien calendrier, la coutume de ranger rapidement les poupĂ©es aurait eu pour but de les prĂ©server des insectes et des moisissures qui ne manqueraient pas de les attaquer lors de la saison des pluies tsuyu âïž (æą éš) au dĂ©but de lâĂ©tĂ©.
De nos jours, la cĂ©lĂ©bration de cette fĂȘte tend Ă diminuer. Elle est spĂ©cialement consacrĂ©e aux filles pour faire pendant au jour des enfants, le 05 mai, centrĂ© sur les garçons.
OĂč voir des poupĂ©es Hina au Japon ?
Lorsque l'on voyage au Japon entre la fin fĂ©vrier et le 3 mars, de nombreux lieux permettent dâadmirer ces magnifiques poupĂ©es, dont les plus importants :
- Le sanctuaire de Shimogamo à Kyoto perpétue la tradition du nagashi bina, les poupées flottant à la dérive dans de petits bateaux sur les riviÚres Takano et Kamo, afin de préserver la santé des enfants ;
- Le luxueux Hotel Gajoen Tokyo Ă Meguro, uniquement pour Hina matsuri et les quelques jours prĂ©cĂ©dents, ouvre aux visiteurs sept piĂšces richement ornĂ©es dans sa partie la plus ancienne, le Hyakudan Kaidan ("lâescalier aux 100 marches") pour exposer une impressionnante collection de poupĂ©es anciennes Ă lâoccasion du Hyakudan Hina-Matsuri. LâentrĂ©e est payante ;
- Plus excentrĂ© mais trĂšs populaire, le sanctuaire Tomisaki-jinja, de la ville de Katsuura dans la prĂ©fecture de Chiba, propose un spectaculaire Hina Matsuri surnommĂ© Katsuura Big Hina Matsuri (ăă€ăăăăă°ăČăȘăŸă€ă) depuis 2001. Un de ses escaliers est reconverti en hina dan gĂ©ant, renommĂ© pour lâoccasion Tomisaki Ishidan (ćŻćČçłæź”) "les marches de la prospĂ©ritĂ© florissante", en jouant sur lâhomophonie avec le nom du sanctuaire "cap de la vue lointaine" (é èŠćČŹ). Les 60 marches accueillent 1.800 poupĂ©es, mises en scĂšne en soirĂ©e Ă©galement avec un Ă©clairage spĂ©cifique. PrĂšs de 400.000 visiteurs se rendent au sanctuaire pour cette occasion chaque annĂ©e ;
- Un peu en dehors des sentiers battus, dans la prĂ©fecture de Wakayama, le sanctuaire Awashima-jinja dans la ville de Kada, est un haut-lieu du nagashi bina. Le 3 mars, les femmes et les jeunes filles de la rĂ©gion, mais aussi de tout le Japon, se rassemblent pour assister Ă la cĂ©rĂ©monie qui commence vers midi. Il sâagit dâĂ©crire son vĆu sur une poupĂ©e, qui sera ensuite placĂ©e sur une barque de bois blanc. Une multitude de ces barques seront ensuite mises Ă la mer, et les participants les regarderont sâĂ©loigner en priant, jusquâĂ ce quâelles disparaissent, emportant avec elles leurs messages pour les divinitĂ©s ;
- Dans l'ßle de Kyushu, la célébration de Hina Matsuri commence dÚs janvier et dure jusqu'en avril. La ville de Yanagawa, dans la préfecture de Fukuoka est connue pour ses canaux, mais aussi pour la tradition du Sagemon, la création de petits objets à partir de chutes de tissu, suspendus dans les maisons pour le premier Hina Matsuri des petites filles. C'est toute la ville qui se retrouve ainsi décorée de myriades de guirlandes de figurines suspendues, créant une atmosphÚre féérique entre février et avril.
Il est possible d'admirer Ă©galement les poupĂ©es un peu partout dans les lieux publics, gares et centres commerciaux, Ă travers le pays durant les mois de fĂ©vrier et de mars. Certains grands hĂŽtels đš, comme le Keio Plaza Tokyo Ă Shinjuku (photos ci-dessous), ouvrent leurs lobbies Ă des expositions des poupĂ©es accessibles Ă tous.
Enfin, lâarrondissement dâIwatsuki, dans la ville de Saitama, au nord de Tokyo, est connu pour ĂȘtre le lieu dâorigine de la fabrication de ces poupĂ©es, et est mĂȘme surnommĂ© "ville des poupĂ©es", notamment en raison de ses 50 magasins spĂ©cialisĂ©s. Lâendroit abrite Ă©galement le MusĂ©e de la poupĂ©e dâIwatsuki (Iwatsuki ningyo museum) prĂ©sentant entre autres une collection importante de poupĂ©es Hina Matsuri et leurs mĂ©thodes de fabrication. Ă Tokyo, le quartier spĂ©cialisĂ© est celui dâAsakusabashi, non loin dâAkihabara. Les fabricants les plus connus, dont Ningyo-no-Kyugetsu, Yoshitoku et Togyoku y ont leurs boutiques. Les poupĂ©es traditionnelles sont bien sĂ»r vendues dans les grands magasins.